Une étude publiée dans le journal Nature pourrait changer notre vision sur le rôle des motoneurones.
On a tous appris à l’école que les motoneurones étaient les cellules nerveuses qui font contact avec les muscles.
Le modèle classique
Le modèle actuel soutient que les motoneurones, qui s’étendent de la moelle épinière aux muscles et autres organes, sont des transmetteurs passifs de signaux provenant des circuits interneuronaux. C’est à dire que la commande motrice provient des interneurones et est transmise aux muscles via les motoneurones. Selon ce modèle, les motoneurones transmettent fidèlement et de manière unidirectionnelle les signaux aux muscles.
Un nouveau modèle
Des chercheurs suédois ont montré une nouvelle voie directe de signalisation à travers laquelle les motoneurones influencent les circuits locomoteurs qui génèrent les mouvements rythmiques. Pour cela ils ont étudié des poissons zèbres, modèle animal très utilisé en neurobiologie car il est transparent et facilement manipulable génétiquement.
La commande motrice générant des mouvements rythmiques est directement influencée par l’activation des motoneurones eux-mêmes. Et ça c’est entièrement nouveau.
Les motoneurones possèdent donc un rôle dans l’élaboration du programme final du comportement moteur. Les motoneurones ont la capacité de contrôler la fonction du circuit locomoteur de manière rétrograde. Ils influencent ainsi directement la libération du transmetteur et le recrutement des interneurones excitateurs en amont.
Ce contrôle s’effectue grâce à des synapses et des jonctions communicantes entre les motoneurones et les interneurones excitateurs qui génèrent les mouvements rythmiques de nage chez les poissons zèbres.
Les motoneurones deviennent ainsi un composant intégral de la génération des comportements moteurs. Ils ont donc une action directe de modulation de l’influx nerveux élaborés pour effectuer un mouvement rythmique.