Infographie: Une séance de kiné c’est 30 minutes

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Une séance de kiné c'est 30 minutes

Une séance de kinésithérapie « sauf exception prévue dans le texte, la durée des séances est de l’ordre de 30 minutes » ET « le masseur-kinésithérapeute se consacre entièrement à son patient », voilà ce que nous dit la NGAP.

Ceci constitue le cadre légal et conventionnel de la profession.

 

Evidemment cela fait bondir certains… en fait tout le monde… pourquoi?

Et bien tout simplement parce que mettre des limites, quantitatives à des relations humaines, dans notre cas thérapeutiques, n’ont dans le fond aucun sens.

La discussion pourra porter sur le nombre de patients vus en même temps, sur le montant de la rémunération conventionnelle, sur le « bon pour le patient », sur le sous-dotation de certains territoires, sur l’arnaque à la sécu, sur le sacrifice de certains pour leurs patients… Je pense que l’on peut discuter ad vitam eternam ce genre de choses.

« Si je guéris un lumbago en 1minute, est-ce que ça vaut plus ou moins cher que soulager une lombalgie en 60 séances? »

Parce que le vrai problème, il est dans la traduction d’une relation humaine en temps et en argent.

Passer 2 ans au chevet d’un adolescent atteint de mucoviscidose, aller le voir mourir après sa greffe de poumon, est-ce que ça demande rémunération?

Poser des électrodes sur un dos pendant 20minutes à quelqu’un qui n’a rien mais a quand même une prescription médicale, est-ce que ça demande rémunération?

Et ramener au taux horaire, être mieux payer pour l’électro que pour le patient muco, vous en pensez quoi?

On peut décliner le paradoxe encore un milliard de fois sans que cela n’est un réel sens, ni éthique, ni thérapeutique, ni même philosophique.

 

Alors quel est le problème?

Je vous invite à méditer une partie de la réponse dans les mots ci après, sur les travaux d’Angus Deaton, Prix Nobel d’économie 2015.

L’argent fait-il le bonheur? La théorie du Prix Nobel – France Inter

« Le jury du Prix Nobel a choisi hier ce spécialiste des liens entre les revenus et la consommation, qui est également expert des progrès contre la pauvreté dans le monde. Mais Angus Deaton est aussi connu pour avoir coécrit avec un autre économiste, le Prix Nobel 2002, un article retentissant sur … l’argent et le bonheur. Ils ont apporté une réponse à cette question : est-ce que devenir plus riche améliore vraiment le bonheur ? En termes triviaux, si l’argent fait le bonheur, combien en faut-il ? Quelqu’un qui gagne cent fois plus que son voisin est-il cent fois plus heureux ? L’Institut Gallup a sondé des centaines de milliers d’Américains. Et on a la réponse qui est : c’est quand on gagne 75.000 dollars par an -pour simplifier disons 5.000 euros par mois- que l’on a le maximum de bonheur ; à moins, on est moins heureux, on vit dans le stress ; mais, surtout, être plus riche ne procure pas davantage de ce que Angus Deavon appelle de la satisfaction émotionnelle (ressentir de la peine, de la joie, de la douleur, se lever épanoui, tenir le choc face aux difficultés de la vie). Donc, la satisfaction émotionnelle est plafonnée ! En fait, les choses sont plus complexes. Cette enquête distingue une autre forme de bonheur qui, elle, croît indéfiniment avec le revenu, c’est la satisfaction de soi. Plus vos revenus sont élevés, sans limite, plus vous avez cette estime de vous. Tout cela, ce sont des travaux scientifiques. »

 

Pour tous ceux qui auront à coeur de démonter, critiquer les travaux de Deaton, ce monsieur travail à réduire les inégalités entre pays et entre individus, voici un de ces livres

The Great Escape: Health, Wealth, and the Origins of Inequality

Alors certains kinés manquent-ils d’estime d’eux mêmes? Les autres visent-il le plafond de satisfaction émotionnelle?

Je vous laisse réfléchir à cela car pour moi ces questions restent ouvertes et surtout ont tendance à me donner le vertige si je m’y attarde trop longtemps.

En vrai, on s’en fout, bossons comme des cons, on verra bien à la fin du mois si on est heureux. Si on ne l’est pas on bossera un peu plus le mois prochain.

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3 commentaires

  1. Dans notre société déshumanisée ou la procédure remplace la compétence, il ne faut pas s’étonner de la directive de la NGAP Je pense que l’instance est dirigé par un technocrate ou un bureaucrate sans connaissance ou alors oublié car sans exercice de la profession.
    Dans tous les domaines c’est la même chose, le règlement avant le bon sens, la procédure avant les compétences.
    Bon courage aux personnes qui souhaitent prendre des initiatives dans la socialisation de notre société et des esprits.
    Gilles ROZET

  2. Tout d’abord bravo pour le blog qui est fort sympathique.
    Pour être juste, il faudrait surtout parler d’obligation de moyens. Mettre en oeuvre des techniques, qui font suite à des formations (coûteuses) et sans parler d’un plateau technique…

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